Je sais que ce qui suit n'est pas en rapport avec un projet tricot mais je me deamnde si les tricoteuses ne ressentent pas ce que je vis régulièrement...
Depuis quelques temps, je dois faire un travail sur moi qui est complètement anachronique : ne plus donner de moi ! Me montrer plus égoïste... j'ai quand même bien du mal.
Dans un monde de plus en plus égoïste, je suis un être dépourvu de contrôle dans le domaine et je suis entrain de traverser une période de "coquille vide". J'ai tellement donné que j'ai l'impression d'être une enveloppe creuse ! Mais le plus grave c'est que cela m'a conduit à une très grande fatigue et à une dépression. Je fais donc des tas d'analyses médicales et je consulte...
C'est quoi donner trop de soi ? Voilà le fond du problème...
A la maison, est-ce être trop disponible pour les enfants ? Devancer les attentes de ces trois trésors et de son amoureux ? Faire en sorte que leur quotidien se déroule bien ? Sauf que tout ça me semble être le rôle d'une maman, d'une amoureuse et d'une épouse.
Au travail, est-ce être disponible pour soutenir une collègue ? à l'écoute d'ados en pleine rébellion ? aider ces mêmes ados à régler des problèmes de leur quotidien ?Faire et refaire mes cours pour qu'ils soient compréhensibles pour un public en très grande difficulté.
Mon statut professionnel me demande tout cela mais je ne sais pas le faire en laissant tout ça sur mon lieu de travail... Quand je rentre chez moi, le tout est avec moi dans un coin de ma tête et peu souvent me réveiller en plein nuit.
Dans la famille, est-ce me rebeller quand on me cantonne au rôle de la fille pas très maline qui doit se contenter de ce qu'elle a car elle ne pourrait rêver mieux ? J'ai des parents qui m'ont toujours donné une image tellement négative de moi que je n'arrive pas à m'en débarrasser.
Nous avons changé de région en devenant "adulte" avec mon amoureux. Résultat, je me retrouve dans une petite campagne où je ne connais que peu de monde et pas une seule véritable amie. J'ai des collègues, des voisins, des mamans de copains des enfants mais personne chez qui passer pour parler... Il me reste internet et trois personnes qui me sont indispensables. Mais elles sont loin...
Alors j'en ai entendu des tas de conseils, des tonnes d' "il faudrait" :
- il faudrait te réjouir d'avoir un travail ! ( Même si j'y suis méprisée et qu'aucun de mes efforts n'est reconnu ?)
- il faudrait te réjouir d'avoir une famille en bonne santé ! ( Même si cela est du à une grande part de ma disponibilité et de mon engagement ?)
- il faudrait te réjouir d'être encore mariée ! ( Malgré des tas de compromis comme dans tous les couples ? C'est vrai que mon amoureux et moi, nous n'élevons jamais la voix et évitons les disputes devant autrui mais ça ne veut pas dire pour autant que nous vivons au pays des bisounours !)
- il faudrait faire du sport ! ( euh, mais quand ? La nuit ? Je dors déjà peu alors moins je ne vois et ne peux pas.)
- il faudrait sortir, aller à la rencontre des autres ! (il faut que j'aborde des gens dans la rue ?)
- il faudrait prendre du temps pour toi ! (Comment peut-on rallonger des journées super chargées ?)
- il faudrait te montrer tel que tu es ! (Au risque de mettre toute la famille en révolution ? Je ne peux l'affronter en ce moment !)
Heureusement, j'ai encore des moments sans question :
Merci mon petit Raphaël d'accepter de faire encore un peu le bébé pour ta mère ! Promis, je reprendrai prochainement ton pull rayé-boulet même si ce n'est pas une taille layette et une laine d'hiver.
Je reprends mes aiguilles et je me prends un grand moment égoïste ! C'est déjà ça !
Bonne journée !